Là où les mots échouent, la matière, elle, résiste. Je m'attache au concret, au brut, au tangible. Je le cadre, je l'arrête, je le fixe. Puis, en post-production, je peins dessus à ma guise. Je crée une illusion, oui mais une illusion fidèle à mes rêves. Une manière autre de dire ce que je vois, ce que je ressens. Pas pour fuir le monde, mais pour le révéler autrement.
Les couleurs vives, les bleus électriques, les jaunes solaires elles évoquent une vision rêveuse, presque enfantine, que je cherche à rendre au monde. En grandissant, on croit devoir renoncer à nos rêves pour être « adultes ». Mais au fond, on reste des enfants, à la poursuite de cadeaux plus gros, dans un monde qui s’est peu à peu terni.
Alors, dans un lieu comme le Forum des Halles, emblème de la consommation de masse, je veux ouvrir une brèche : un paradis perceptible, juste là, à portée de regard. Un espace où, peut-être, il suffirait de contempler pour ressentir, à nouveau, une forme de bonheur simple.
